Ecologie et postproduction

Face aux enjeux écologiques actuels, et en s’associant aux différentes démarches du secteur audiovisuel (Ecoprod , CST, …) , l’ADPP souhaite aujourd’hui : 

  • communiquer aux membres les actualités écologiques du secteur 
  • étudier deux sujets majeurs au coeur de la postproduction : la sobriété numérique et le cycle de vie du matériel audiovisuel
  • donner des pistes pratiques à chacun d’entre nous pour réduire notre empreinte écologique au quotidien 

Les groupes de réflexion du secteur cinématographique et audiovisuel

Le CNC a créé un groupe de travail sur les enjeux du développement dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et des industries techniques. Les experts travaillent  actuellement autour de quatre thématiques au cœur des enjeux environnementaux de nos filières : les moyens techniques ; la mobilité ; la gestion des déchets et la sobriété numérique. Au terme de ces six mois, le groupe d’experts présentera ses recommandations au CNC, elles seront discutées avec les professionnels avant une présentation au Festival de Cannes 2021. Cliquez ici 

La CST (Commission Supérieure des Techniques de l’Image et du Son) : Le département post-production de la CST a récemment créé un groupe d’étude sur l’écologie auquel l’ADPP participe. 

Le collectif Ecoprod, créé  en 2009, réunit aujourd’hui au sein de son comité de pilotage le CNC, la CSTFilm FranceFilm Paris Region, le groupe Canal +, le groupe TF1, le groupe France TV, le Pôle Media Grand Paris et Audiens.  

Rassembler, développer, innover et créer : le collectif a pour ambition de faire avancer et de fédérer tous les acteurs du secteur en les engageant dans des pratiques environnementales vertueuses. 

Son but est de former, de sensibiliser, et de mettre à disposition des professionnels des outils et des guides afin de les aider et de conseiller au mieux dans leur démarche éco-responsable. 

Ecoprod organise des réunions interassociation au sein de la CST.

La sobriété numérique

La post-production fait face aujourd’hui à une inflation numérique à différents niveaux : 

  • Les formats de captation : le marché des caméras numériques suit la loi des équipements informatiques, en offrant sans cesse de nouveaux capteurs plus « puissants » donnant un signal brut plus détaillé, donc potentiellement plus lourd en stockage et en traitement. Les réalisateurs et chef opérateurs seront tentés inévitablement de s’emparer de ces dernières possibilités techniques pour découvrir ou profiter de nouvelles façons de filmer, pour créer de nouvelles images ou simplement trouver un confort, une souplesse qui leur faisait défaut. 
  • Les formats de diffusion : tirés par l’offre des fabricants de télévision ou de dispositifs de projection, les diffuseurs et distributeurs demandent la livraison de formats toujours plus riches (résolution, cadence, dynamique,…) et donc potentiellement toujours plus lourds  (parfois plus ou moins compensés par l’évolution technologique des techniques de compression) 

Face à ces contraintes, le directeur de post-production doit prendre en compte l’impact écologique des choix qu’il sera amené à effectuer lors du choix collectif du format de captation et de masterisation et par ailleurs lors des choix de conservation, qui pourront parfois être imposés ou négociés avec le distributeur / co-producteur . 

Pour aider ces choix , nous proposons de rassembler quelques données clefs : 

  • poids d’une heure de rushes dans différents formats 
  • les formats d’enregistrement actuellement choisis en cinéma et TV, en France et à l’étranger
  • mode de conservation des rushes : méthodes les plus couramment utilisées 
  • les formats de masterisation actuellement choisis en cinéma et TV, en France et à l’étranger 
  • les éléments conservés par les productions aujourd’hui , et leur poids moyen par projet (film et séries) 
  • Le coût écologique de la conservation d’un To de données, initial et récurrent, tant en termes de consommation d’énergie que d’utilisation de matériaux non recyclables. Comparaison des différents modes de conservation. 

Cycle de vie du matériel et des fournitures de post-production

Disques durs, bandes magnétiques, équipement informatique… nous savons que ces équipements et fournitures comportent des matériaux difficilement recyclables. 

  • nous cherchons des solutions pour la réutilisation du matériel informatique et audiovisuel utilisé dans les bureaux de production (possédant quelquefois leurs propres salles de montage) devenus obsolètes ( lecteur/enregistreur, écrans, PCs, câbles, et notamment disques durs  … )
    • Coordonnées d’associations proposant de récupérer du matériel informatique gratuitement :
      • (liste à venir) 
  • Si la réutilisation n’est pas possible, nous recherchons les filières de recyclage adaptées :
  • Pour les fournitures magnétiques , nous étudions les offres de « destruction » des prestataires de stockage et leur impact écologique, pour choisir le meilleur compromis ou essayer de trouver des alternatives. 
  • Pour les fournitures photochimiques :  de même, nous étudions les offres de « destruction » existantes (aujourd’hui choix difficile entre enfouissement et incinération… ) 

Actions directes : petit guide vert du directeur de post-production

Je réduis mon empreinte dans mes pratiques et mes choix de post-production :

  • je privilégie les enregistrements de PS à distance , notamment pour les petites durées 
  • Je regroupe les PS pour minimiser les transports 
  • Je choisis des transports « verts » , et le partage de taxis 
  • Je choisis des repas écolos : pas de plastique, fabriqués localement ,… 
  • Je privilégie l’envoi de rushes par internet 
  • Je limite le stockage en ligne de mon projet notamment à la clôture 
  • Je choisis une conservation à faible emprunte 
  • Je choisis des fournitures (notamment disques) eco certifiées 

Prestataires

Je me renseigne sur les pratiques éco-responsables des prestataires de post-production et je les encourage : 

  • Bilan carbone (isolation, air conditionné , …)
  • Recyclage des déchets (collecte papier, collecte mégots,…) 
  • Réduction des déchets (verres et carafe en verre , machine à café en grain, …) 
  • Recyclage des déchets DEEE
  • Choix de matériels informatiques éco-responsables

Je choisis une prestation de conservation à empreinte réduite 

Bureaux de production

J aide la mise en place de démarches écologiques aux bureaux de production : 

  • Choix d’un fournisseur électricité verte 
  • Choix d’un prestataire de nettoyage éco-responsable
  • Collecte papier 
  • Collecte mégots de cigarette 
  • Réduction consommation papier 
  • Entreprendre des travaux ou aménagements d isolation 
  • Gestion de l électricité (extinction automatique des écrans après le travail, gestion des chargeurs , ….) 
  • Bilan et rationalisation du stockage en ligne 
  • Guide des restos locaux pratiquant la vente à emporter avec possibilité d amener ses contenant 
  • Achat de carafe et verres en verre , filtrage de l eau 
  • Achat d une machine à café en grains , et boules à thé pour privilégier le vrac. 
  • Utilisation de set de couverts personnels pour plats à emporter 
  • Faire recycler ou détruire les déchets Électronique, informatique , magnétiques , photochimiques par des filières certifiées (cf ci-dessus)
  • Gestion raisonnée des disques durs : achat de modèles certifiés , réutilisation , recyclage (cf ci-dessus) 
  • Nettoyage des boites mail :
    • par exemple :  https://www.cleanfox.io/fr-FR/
  • Utilisation d’un moteur de recherche vert
    • par exemple :  https://www.ecosia.org

Les aides financières

Je me renseigne sur les aides et incitations financières écologiques de la région, du CNC, …. et motive la production et les prestataires pour les solliciter 

Régions : 

Ile de France  – bonus en plus de l’aide à la production

Bonification pour des dépenses spécifiques liées à des pratiques ou technologies innovantes (dont l’éco-production). La demande se fait avec un dossier supplémentaire au dossier de demande d’aide : une note de production précise sur les engagements et le budget détaillé du coût relatif à la mise en place de ces pratiques éco-responsables doit être donnée. Le producteur doit fournir un compte rendu détaillé, chiffré et accompagné de justificatifs qui précisent les raisons de la demande et qui présente les dépenses particulières qui justifient une aide complémentaire. Le montant de la bonification est voté en comité de pilotage en même temps que l’aide et est versé sur les mêmes modalités (acompte au dernier jour de tournage, solde au rendu de compte). 

Bourgogne-Franche-Comté – critère d’éligibilité pour l’aide à la production :

Les œuvres pour lesquelles une déclaration d’intention relative à la démarche de développement durable durant le tournage aura été établie, le bénéficiaire s’engageant à viser trois objectifs de développement durable parmi les suivants :

–  des déplacements plus respectueux de l’environnement ; 


–  des choix de matériels, de fournitures et de prestations à empreinte écologique réduite ; 


–  la réduction des consommations d’énergie ; 


–  la réduction des consommations d’eau ; 


–  l’organisation d’une bonne gestion des déchets ; 


–  le respect des sites de tournage, notamment des sites naturels, et de leurs habitants ;

–  l’attention particulière apportée aux liens avec les habitants du territoire ;

–  la sensibilisation du personnel de tournage à la démarche de développement durable

Corse – bonus en plus de l’aide à la production :

Un éco bonus de 15% du montant de l’aide à la production accordée au film est versé aux sociétés de production s’engageant dans ce dispositif sous réserve du respect d’un certain nombre de préconisations environnementales adaptées au territoire prescrites par l’Office de l’environnement de la Corse et d’un engagement sur un nombre minimal des points figurant sur les fiches métier de la grille d’éco-conditionnalité élaborée par le collectif ECOPROD.

Cet éco-bonus est ouvert aux sociétés de production ayant leur siège social en France ou dans un autre état membre de l’Union Européenne ou de l’Espace Economique Européen (dans le cadre du règlement n°651/2014 de la Commission Européenne). 

CNC : aide à l’investissement écologique, destinée aux industries techniques

Cliquez ici